Ascension, effondrement, renaissance : à la rencontre de moi-même, ma traversée du désert

Il est 1h10 quand j’enregistre l’épisode correspondant à cet article. J’ai énormément repoussé l’enregistrement et la rédaction de contenu correspondant. Je pense que c’était surtout parce que la thématique est un peu particulière, et c’est plutôt difficile pour moi d’être à l’aise à vrai dire. On s’éloigne un peu de mon côté plus fun pour commencer l’article du jour, parce que je me lance donc dans le récit de

la traversée du désert que j’ai vécu en 2020.

Pour remettre un peu les choses dans leur contexte

J’ai lancé mon entreprise il y a maintenant presque 4 ans, j’ai donc fait partie des « premières » à parler d’entrepreneuriat au féminin. Il n’y avait vraiment pas autant de comptes qu’aujourd’hui. Le discours sur la féminité, la place de la femme dans le business, les atouts d’une femme à exploiter à fond et sans tabou dans son entreprise, le féminin sacré… tout ça n’en était qu’à ses prémices. Je n’avais donc pas vraiment de « modèle » à suivre, et je ne connaissais absolument rien de l’entrepreneuriat. J’ai vraiment créé Digital Women comme une soupape de décompression à cause de l’ambiance pas folle que j’avais dans mon travail de salariée CDI 35h plutôt classique.

Forcément, j’ai galéré quand je me suis lancée, j’avais rédigé un article sur mon chiffre d’affaire à 100€ mensuel, une première année catastrophique. Bref, mauvaise stratégie, mauvaises compétences, pas de formations, et j’ai donc énormément avancé au feeling : ce qui a forcément compliqué le succès de mon business. J’ai beaucoup pleuré, convaincue de mon idée de réussite qui s’est finalement soldée en galères et échecs. Du haut de mes 22 ans, j’ai subi une vraie désillusion.

Ma force au départ : le soutien des mon entourage pour débuter mon « ascension »

J’ai la chance d’être extrêmement bien entourée au quotidien (notamment par mon mari qui est un vrai pilier pour moi) mais j’ai aussi pu faire les bonnes rencontres, trouver les bonnes personnes en ligne et en réel, grâce à mon business, ce qui m’a grandement aidée à tenir le coup sur le long terme et à toujours me relever quelques soient les difficultés du moment. Je me suis accrochée, je croyais à fond en mon projet, consciente qu’il me manquait juste des outils et une méthode.

J’ai donc fini par trouver « le truc » qui me manquait pour faire toute la différence, et j’ai progressivement vu mon chiffre d’affaire augmenter, ma réputation dans mon domaine d’expertise avec, les contrats clients arrivaient, bref ma boîte se développait petit à petit, mois après mois. J’ai finalement réussi à gagner suffisamment pour que mon mari quitte son CDI et s’offre une reconversion pro. Première réussite pour moi : réussir à moi seule, avec mon business, à nous faire vivre et à nous permettre de réaliser nos rêves.

J’étais donc dans une réelle dynamique d’ascension, je trouvais 98% de ma clientèle sur Instagram, j’avais réussi mon pari à travers ce canal de communication plutôt atypique dans mon domaine. Et je le fais toujours d’ailleurs ! J’avais à coeur de miser sur le naturel, de me montrer telle que j’étais, up & down, d’être vraiment moi-même quoiqu’il arrive !

Sans m’en rendre vraiment compte, je perds la flamme

Octobre/Novembre 2019 : je suis moins passionnée, j’ai moins envie, je préfère les journées OFF en mode larve, alors qu’habituellement je suis incapable de vivre de cette façon. J’ai toujours un besoin viscéral de faire plein de choses, plein de projets, ça me caractérise profondément. Premier signal d’alerte donc..!

Je continue sur ma lancée, je me forme, je regarde ce qui se fait ailleurs et débarque le premier confinement : Mars 2020.

Ce premier confinement me fait faire une grosse introspection sur moi-même et je me rends compte que je ne fais pas ce qu’il faut, que je ne suis peut-être pas dans la bonne direction. C’est là que je prends de grosses décisions et je décide de stopper mes 2 plus gros contrats récurrents (un contrat où je forme des étudiants en école aux métiers du numérique et un contrat mensuel avec une de mes premières clientes autour de la communication en générale). Evidemment, ces deux clients là payaient bien et/ou étaient sécurisants car mensuels.

Je décide de prendre un nouvel axe, je fous le bordel et je choisis de me focaliser uniquement sur le site internet. Je ne le sais pas encore mais je suis en train de faire une connerie puisque je suis en train de perdre l’essence même de celle que je suis.

Même après 3 ans de business, après avoir appris, après avoir réussi, tu peux toujours te casser la gueule et c’est ok.
De ne pas être linéaire, en croissance constante, de ne pas toujours réussir si tu as réussi une fois, de prendre de mauvaises décisions.

J’entre dans une période creuse

Je supprime la communication, les formations, quasiment l’intégralité du développement perso, et j’avance en mode robot : création site web, conseil site web, technique site web, etc… et c’est vraiment LOIN d’être ce qui me caractérise, même si sur le moment je ne m’en rends pas compte. Je ne le sais pas encore, mais quand je vends un site internet, je ne fais pas QUE vendre un site web.

Je m’enferme dans ma bulle, tout le monde s’enferme un peu dans le boulot avec le confinement et je n’ai donc pas les échanges habituels avec mes copines qui auraient pu m’alerter sur ce que j’étais en train de faire.

Je publie une IGTV sur la période creuse dans laquelle j’entre alors. J’explique pourquoi j’y suis, comment je le vis et les actions que je compte mettre en place pour la surmonter. Toujours dans mon soucis de transparence, d’envie de tout dire et de montrer que c’est dur pour tout le monde finalement.

Ce que je ne sais pas encore c’est que cette période creuse est très largement amplifiée par mes récentes décisions. Habituellement, mon business se calme entre Mai et Septembre (sauf l’été où je formais en école ce qui sauvait un peu les apparences). Avec les paiements mensuels de mes clientes, je le ressentais moins, mais en terme de signature je constate bien que tout ça se calme.

Dans mon esprit à ce moment là, je me dis : confinement + ma période creuse habituelle + fin des gros contrats qui ne me correspondaient plus = tout est normal c’est presque logique.

Ce que je ne savais pas, c’est qu’en réalité, cette petite période creuse habituelle allait se transformer en longue et éprouvante traversée du désert.

Arrive alors ma traversée du désert

J’aime cette métaphore parce que c’est vraiment ça : c’était difficile d’avancer, comme quelqu’un qui marche dans le sable, c’était douloureux, désagréable, comme quand tu te prends plein de sable dans tes pompes. C’était psychologiquement un challenge, comme quand tu es dans un désert aride, que tu crèves de soif, et que tu dois continuer d’avancer pour survivre.

J’étais super entourée, soutenue, mais dans mon esprit, dans ma tête, je vivais ce sentiment d’échec donc ça ne changeait rien pour moi. J’ai eu ce moment à me dire que tout allait s’arrêter. Que j’avais bossé comme une ouf pendant 3 ans, et que l’évolution que j’avais en tête, c’était juste une illusion, un espoir. Même si j’avais envie de me battre, même si j’y croyais, la claque, longue, pendant 5 longs mois, elle a été dure à encaisser.

Quand tu t’es déchirée, que tu as aidée des femmes, que tu as échangé, transformé certaines personnes par tes discours, c’est compliqué d’accepter ce genre de moments. Alors qu’en fait c’est ok. Moi aussi j’ai galéré, je me suis battue, parce que j’y croyais et qu’il était hors de question que je me sois trompée sur ma mission de vie à ce point.

Bien sûr que je me suis posée la question, du retour au salariat en CDI. J’ai été dans un mood de merde pendant des semaines et des mois, cette traversée du désert elle m’a semblé interminable, mais je n’ai pas sombré pour deux raisons :

– la première c’est que j’ai une chance incroyable : c’est celle d’être extrêmement bien entourée

– la seconde c’est qu’à aucun moment je n’ai accepté que ça ne fonctionne pas, j’ai toujours continué de croire en mon message

Le déclic pour retrouver la flamme

On part en vacances, et c’est là que j’ai un déclic. Je repense à mes vacances de l’année précédente, et j’essaye de me rappeler toutes les sensations qui me parcouraient au moment de bosser un an plus tôt : c’était hyper fluide, pas besoin de me priver de bosser, j’étais dans l’urgence de communiquer mon message. Et j’ai compris qu’il fallait que je comprenne justement pourquoi ça ne fonctionnait pas, ou moins bien.

J’ai donc commencé par analyser tout ce que je ne faisais plus pour comprendre. Pourquoi ça ne marche pas ? Il y a toujours une explication logique, la réponse n’est pas « oui mais ce sont les Autres ». Qu’est-ce que tu fais et qui fait que ça ne t’apporte aucun résultat ? J’ai pu faire cette introspection loin de la réalité du quotidien, au bord de la piscine, j’ai commencé mes questionnements, et j’ai aussi commencé un coaching avec Marie, ma business bestie, qui m’a permis d’avoir un regard extérieur sur la situation et le flou dans lequel j’étais. Être entourée, même pour entendre de la bouche de quelqu’un d’autre des choses que tu sais déjà, c’est très révélateur et chez moi en tous cas, ça débloque toujours la situation.

J’ai tout repris depuis le début, et elle m’a dit une phrase qui m’a vraiment bouleversée et qui m’a sûrement rendue meilleure qu’avant : « Meuf je ne te reconnais pas, en story, dans tes partages, c’est trop travaillé, t’as plus le spontané, l’énergie, ta folie, c’est pas toi ».

Les techniques sont importantes, mais j’ai compris à nouveau que ça ne suffisait pas pour réussir, il fallait juste, en plus de tout ça, l’ingrédient magique : moi.

En voulant passer un pallier pour mon business, j’ai voulu faire comme les autres, utiliser des nouvelles techniques, faire différemment, et à vouloir faire mieux j’ai juste tout démoli et le château de cartes s’est écroulé. Juste parce que j’avaus oublié que l’essentiel, c’était et c’est toujours moi.

Le déclic pour retrouver la flamme

Tout ce processus est à vivre de cette façon là, avec le moins bon et le meilleur. Je me suis redécouverte, j’ai compris des messages que j’avais du mal à extérioriser. J’ai tout changé : mon identité visuelle, mon site internet, mes services, ma façon de parler en story, mes outils, mes techniques, j’ai tout, tout, tout, transformé. Je me montre telle que je suis vraiment sur tous mes supports, comme si je m’adressais à mon mec ou à ma pote.

Non, ça ne plaira pas à tout le monde, non,  tout le monde n’aimera pas avoir une pile électrique en story, j’ai des réactions perdues à certains endroits, le temps que les personnes qui me suivent pour les mauvaises raisons le comprennent. Le temps que je retrouve aussi celles qui étaient peut-être parties en route quand je me suis perdue. Je m’accorde plus de temps pour faire ce qui me fait kiffer : échanger avec vous, vous aider. Et j’ai ainsi pu me retrouver à travers tout ça.

J’ai pu comprendre que le message que j’ai envie de diffuser dans le monde entier, c’est que ma mission à moi, c’est d’aider les femmes à être elles mêmes à travers tout ce que je vendais avant finalement. Utiliser toute cette technique en étant soi-même. J’ai la conviction que je vends bien plus qu’un site internet désormais à mes clientes. Je veux que ça marche pour elles, je veux qu’elles soient fières d’êtres les putains de meufs qu’elles sont au quotidien pour que ça marche dans la durée.

Je veux vraiment que tu prennes conscience que, si tu veux t’inspirer de quelqu’un d’autre, ça ne marchera pas.

Il faut que tu trouves TON truc, sans devoir inventer quelque chose d’inédit, simplement en prenant l’existant (techniques, méthodes, compétences), de prendre celle que tu es, ce qui sera fluide pour toi (qui ne te demandera pas d’effort) et quand tu assembles ça,

ça fait une explosion de malade et tu deviens une femme sur le digital qui déchire.

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