Le mois de Janvier est bouclé, mais j’avais envie de revenir sur un sujet qui me prend la tête chaque année : les résolutions. Tu sais, ce truc qu’on prend par mécanisme, pour faire comme tout le monde, et que tous les relous de la Terre nous demandent ensuite de partager en mode « alors c’est quoi tes résolutions, à toi, pour cette nouvelle année ? ». T’en as pas, t’es pas dans la team.
Mais moi j’emm*rde cette bien-pensance, j’ai plus envie d’être dans cette équipe là et je t’explique pourquoi dans cet article un peu coup de gueule du jour.
Ce que je pense concrètement des résolutions
J’aurai pu faire ma sale gueule et résumer ça en : c’est de la m*rde. Mais ça n’aurait eu aucun sens d’en faire un sujet d’article, donc je vais quand même venir étayer mon propos. Sans entrer dans des détails historiques de dingue, les résolutions, à la baaase des bases, étaient des promesses. C’est pendant la période de l’Antiquité que des populations ont commencé à se promettre (et à promettre à leurs dieux) de rembourser des dettes/emprunts. Bref, déjà on était sur un climat entre soi et… soi. Pas de partage à toute la populasse. Et le terme « promesse » est beaucoup plus chill, beaucoup plus léger, moins aggressif.
Etymologiquement, résolution (qui perso me fait forcément un parallèle avec le fait de « résoudre/se résoudre ») vient du latin et signifiait au départ l’action de dénouer, la décomposition. Il fallait donc défaire, oublier, mettre de côté. Finalement ça n’était donc pas synonyme immédiat de renouveau mais plutôt de laisser partir quelque chose. Et si on en revient à mon parallèle avec le fait de se résoudre à quelque chose, c’est l’action de le faire en dépis de ce qu’on veut vraiment, de ce qu’on pense, et en s’oubliant donc.
Pas pour moi.
Evidemment, j’ai pris des résolutions, des tas, pendant des années, un verre à la main, en pleine soirée, j’en ai hurlé avec tous mes potes. Et le lendemain c’était comme un lendemain de cuite : tu préfères ne pas te souvenir de tout ce que t’as annoncé parce que t’as déjà la flemme/plus l’envie de faire toute cette liste de trucs, t’es démotivée d’avance et tu culpabilises déjà de ne pas t’y tenir. Sacrée ambiance pour démarrer l’année.
Le besoin d’une date calendaire pour (re)démarrer
L’une des réalités humaines, c’est qu’on a des blocages et des attentes en lien avec notre calendrier. On attend le mois prochain, le Lundi prochain, ici le 1er Janvier, comme si un changement de jour pouvait transformer toute notre existence. Avec le temps j’ai appris à ne plus remettre au lendemain, à ne plus attendre un créneau précis parce que c’est définitivement… con et inutile ? Qu’est-ce que ça change dans le concret de passer à l’action Lundi plutôt que là, si on est Jeudi ? Tu gagnes une mise en action de 4 jours, tu ne te laisses pas le temps de perdre cette énergie de changement justement, et tu intègres toute suite la nouveauté à ton quotidien.
Quand j’ai une idée, une envie, une intention, selon l’heure à laquelle elle se manifeste (s’il est 3h du matin, forcément, je vais attendre quelques heures) je l’exécute le plus rapidement possible.
Arrête d’attendre une date précise. Le calendrier est un outil qu’on a créé de toute pièce, il n’a aucune incidence sur la réalisation de tes actions.
Si tu ne fous rien, il ne se passera rien tant que tu ne bouges pas ton cul, quelque soit la date de l’année, ok?
La pression sociale et sociétale
Il fallait bien qu’on parle du conventionnel et des normes dans cet article. Parce que finalement, ces résolutions, cette angoisse pour devenir « meilleure », elle ressurgit par toute cette marée de gens qui eux aussi prennent des résolutions, qui eux aussi entretiennent le culte d’un renouveau avec cette année qui change. Elle est exacerbée quand t’es dans une discussion, un lien social, humain, et qu’on te questionne sur ça, ou qu’on te partage ses propres convictions.
Et maintenant, moi je réponds que je n’en prends plus de résolutions, et tu sais quoi ? Mais c’est qu’on essaie toujours de me faire culpabiliser : « ah oui, tu devrais, franchement… » comme s’il y avat une putain de loi qui définissait que t’avais rien compris si tu saisissais pas la chance incroyable de ce nouveau départ. Alors que, la réalité, c’est qu’on passe genre d’un Vendredi à un Samedi et que personne n’a une illumination, une transformation, qu’on est souvent juste crevés et au bout de quelques semaines désillusionnées de cette nouvelle année idéalisée une fois de plus.
Envoyer chi*r ton sentiment d’échec
J’ai essentiellement arrêté de prendre des résolutions pour cette raison là : la sensation d’être une m*rde quand j’abandonne le combat au bout de quelques jours ou semaines. Et le pire c’est le bilan de fin d’année, quand tu te rends compte qu’aucune résolution de ta liste n’a été cochée. Le summum (ou seum-um) c’est quand quelqu’un d’autre t’affirme par contre qu’elle a tenu toute sa liste, elle. Ou comment se rabaisser, se sentir naze, non productive, pas assez challengeante, à côté de ses pomptes, à côté de sa vie. Comment s’offrir une opportunité de se comparer, encore, de se rabaisser, encore, d’être dure envers soi. Encore.
Et c’est CE paramètre là qui m’a définitivementt décidée à dire ciao aux résolutions. Parce que je n’avais pas mérité ce genre de sentiments, je n’avais pas à m’infliger et m’imposer ça.
Pourquoi on ne tient pas/on tient peu nos résolutions ?
Selon moi (et tout cet article n’est évidemment que mon analyse sur ce phénomène de début d’année) si on ne parvient pas à maintenir le cap et à transformer toutes choses dans notre vie c’est :
– peut-être parce qu’on ne le veut pas vraiment. Et on en revient à ces choix qu’on fait par réflexe presque, comme tout le monde, parce que la norme veut ça pour nous.
– parce qu’on est trop dures envers nous-même. Ne pas cocher une case de cette liste ne veut pas dire qu’on a pas réalisé des changements dans notre quotidien. Un ou plusieurs pas dans la bonne direction ne signifie(nt) pas qu’on échoue, même si c’est souvent le raccourci qu’on fait si on n’a pas atteint la ligne d’arrivée qu’on vise.
– parce que si c’était si facile on l’aurait déjà fait depuis longtemps ce changement. Un processus de transformation c’est long, parfois douloureux, et ça nous demande des marches arrières, quelques ajustements, on ne vise pas juste du premier coup et c’est loin d’être facile. Sinon, tout serait déjà en place dan notre quotidien idéal.
– parce qu’il y a tout un tas de facteurs qu’on ne maitrise pas et qu’on ne prend pas en compte quand on fixe nos résolutions. Bah ouais les meufs, on n’est pas à l’abri qu’une épidémie débarque à tout moment, par exemple. Pourtant quand on choisi nos résolutions, on le fait toujours en étant ego centrée sur notre petite personne, ça fausse l’équation.
Et la liste peut sûrement continuer en fonction des filtres de chacune, des expériences, du vécu, du point de vue. Il faut juste comprendre que t’es pas la seule à faire ce truc et à y penser 3 semaines.
Change tes mécanismes et tes croyances
Cet article, c’est ma réflexion personnelle sur tout le sujet des résolutions, et il n’engage évidemment que moi. Mais s’il a résonné en toi et que toi aussi tu n’en peux plus de ce genre de mécanismes, je vais te partager les modifications que j’ai pu faire de mon côté, dans mon esprit et mon quotidien pour transformer ma relation à ce genre de processus :
– choisir des intentions, toujours bienveillantes, plutôt que des résolutions
Avoir envie d’être drivée symboliquement à ce moment de l’année, c’est ok. Et si tu veux poser des intentions, tu peux le faire n’importe quand à partir du moment où tu en ressens le besoin. La nuance entre les objectifs et les intentions se trouve normalement dans les émotions qu’elles suscitent chez toi en cas de non accomplissement : l’objectif non réalisé sera souvent source de frustration, de sentiment d’échec, de pression pour l’atteindre. En tous cas, chez moi, c’est exactement le genre de manifestation que j’ai, une fois la vague du challenge passée quand je les choisis. Alors que, depuis que je parle d’intention, je me fixe plutôt des directions, des chemins, des processus et je m’enlève d’ailleurs inconsciemment le poids de la deadline. Si mon intention n’est pas complétée, je la prolonge et je poursuis mon processus. Parfois changer un intitulé, un sens, ça peut tout trasnformer dans la façon dont tu vas aborder la siuation et parfois pas. Mais tu perds quoi à essayer ?
– toujours analyser une situation globale
Avant, je regardais juste si j’avais cochée ou non ma résolution. Bêtement. Mais en réalité, tu devrais toujours prendre du recul sur ce qui s’est passé ou non en englobant tout l’environnement et pas seulement CE changement que tu vises. On fait partie d’un tout, on dépend de plein de facteurs qui ne nous sont pas toujours propres sur lesquels on ne peut pas toujours agir. Qu’on subit même. Et c’est un énorme paramètre à avoir en tête. T’es pas magicienne meuf, donc ne visualise pas que l’échec ou le non accomplissement, mais regarde ce qui s’est produit dans la globalité. Chaque paramètre est important dans ton analyse.
– toujours faire le point sur les choses accomplies
Même si ça n’était pas ton intention choisie mot pour mot au départ, tu as forcément avancé, appris, compris, et tout ça c’est avancer dans ton cheminement. Une intention n’est pas ratée, elle peut-être repoussée ou prolongée, mais tu n’échoues pas. Tu fais forcément des petits pas, aussi minimes soient-ils, et ils incarnent à eux seuls une réussite.
J’espère que mon partage de vision a pu soulever quelques interrogations chez toi, que tu as peut-être envie d’essayer de vivre différemment tes résolutions. D’ailleurs, qu’importe le moment où tu me lis, si ça a soulevé chez toi une envie de manifester les choses autrement, gooo girl, sans attendre le calendrier parce que la vie n’attend pas (trop cliché, mais c’est pas de ma faute si c’est si vrai).
Trouve le système qui fonctionne pour toi et qui t’apporte les émotions positives que tu mérites.
J’ai créé 2 outils qui pourraient t’aider à travailler ta vision et ton organisation pour enfin poser de vraies intentions dans ton quotidien :